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Autorité, ton et bienveillance : parce qu'il faut vraiment arrêter de tout mélanger à mon humble avis 🙏🙏

  • Photo du rédacteur: Laetitia
    Laetitia
  • 20 mai
  • 3 min de lecture

Soutien...
Soutien...

L’autorité n’est pas la malveillance.

L’autorité, dans sa définition éducative, n’est pas synonyme de violence ni de malveillance. Elle est même indispensable au développement de l’enfant : elle pose des repères, structure le cadre, sécurise et permet à l’enfant de se construire. Être « autoritaire » dans le sens de « poser des limites claires, cohérentes, expliquées et justes » n’a rien à voir avec l’usage d’un ton humiliant, dévalorisant ou agressif.


La Suède, par exemple, prône une autorité ferme et bienveillante : les adultes sont présents, posent des cadres, mais sans violence ni humiliation. Les résultats sur le bien-être et la réussite des enfants y sont d’ailleurs éloquents.


Le ton, un outil de communication… pas une finalité

Le ton de la voix est un vecteur puissant de messages non verbaux. Il peut rassurer, encourager, apaiser, mais aussi inquiéter, stresser ou humilier. Les neurosciences ont démontré que le cerveau de l’enfant est particulièrement sensible à l’intonation, bien plus qu’à la sémantique du message. Un ton froid, cassant ou menaçant active les zones du stress et de la peur, inhibant la capacité d’apprentissage et d’expression.


Cependant, un ton ferme n’est pas forcément maltraitant. On peut parler d’une voix posée, assurée, claire, sans être dans l’agressivité ou la menace. C’est la différence entre « autorité sécurisante » et « autoritarisme destructeur ».


Les conséquences des violences verbales sont connues et documentées

Depuis plus de 20 ans, la recherche en neurosciences, psychologie et éducation a démontré les effets délétères des violences verbales et émotionnelles sur le développement de l’enfant : inhibition, anxiété, troubles de l’attachement, baisse de l’estime de soi, difficultés scolaires, voire troubles psychotraumatiques. Ces effets sont cumulatifs et durables.


Les enfants sont sensibles au ton, mais surtout à l’intention qui le sous-tend : une voix ferme et bienveillante pose un cadre rassurant ; une voix dure, méprisante ou humiliante détruit la confiance.


Ce que dit la recherche sur le climat scolaire

Un climat scolaire positif, où l’enseignant incarne à la fois l’autorité et la bienveillance, favorise l’engagement, la motivation, la confiance et la réussite des élèves (Dweck, 2006 ; Deci & Ryan, 2000).


Les études sur la Suède et d’autres pays nordiques montrent que l’absence de violence éducative, y compris verbale, est corrélée à une meilleure santé mentale et à de meilleurs résultats scolaires.


Les élèves ont besoin de repères, mais aussi de sentir que l’adulte est à l’écoute, respectueux et juste.



1.⁠ ⁠L’autorité bienveillante est la clé

L’autorité n’est pas l’opposé de la bienveillance : elle en est le socle. Un adulte qui pose des limites avec respect, qui explique, qui écoute, construit la sécurité intérieure de l’enfant.


Un ton ferme, posé, respectueux, est un outil éducatif. Un ton humiliant, cassant ou menaçant est une violence, même si le contenu du message est « juste ».


2.⁠ ⁠Les conséquences des violences verbales ne sont pas une découverte

Les effets des violences verbales et émotionnelles sont documentés depuis longtemps (Felitti, 1998 ; Perry, 2002 ; Cyrulnik, 2012).


Réduire la question à une simple « sensibilité au ton » est réducteur et occulte la gravité des violences éducatives ordinaires.


Les pays ayant interdit la violence éducative (Suède, Finlande, etc.) montrent que l’on peut éduquer avec fermeté et respect, sans recourir à l’humiliation ou à la peur.


3.⁠ ⁠L’enjeu est la posture de l’adulte, pas seulement le ton

Ce qui compte, c’est la cohérence entre le message, le ton, le regard, l’attitude corporelle et l’intention éducative.


Un enseignant peut être exigeant, poser des limites, recadrer, tout en restant bienveillant et respectueux.


La vraie autorité se passe de cris : elle s’impose par la légitimité, la constance, la clarté et la confiance.



Il est grand temps de sortir du faux débat entre « autorité » et « bienveillance ».

L’enfant a besoin des deux, et la science l’a prouvé :

Autorité + Bienveillance = Sécurité affective + Apprentissage optimal.


Réduire l’enjeu à une simple question de « ton » occulte la réalité des violences éducatives ordinaires et la complexité de la relation éducative.

Ce n’est pas le ton ferme qui est à proscrire, mais le ton humiliant, méprisant ou menaçant.


Enseigner, c’est guider avec exigence et respect, poser un cadre sécurisant, et transmettre la confiance.

Les neurosciences, la psychologie et l’expérience des pays pionniers l’ont démontré :

On peut (et on doit) être à la fois autoritaire et profondément bienveillant.


Merci de m'avoir lu 🙏🙏 je suis prête à entendre des arguments contraires


Laëtitia ETTORI

Psychopraticienne et Présidente fondatrice de l'Ancrage Association


Sources et pour aller plus loin :


Catherine Gueguen, Pour une enfance heureuse


Boris Cyrulnik, Les vilains petits canards


Daniel Siegel, Le cerveau de votre enfant


HAS : Repérage des violences éducatives ordinaires


Unicef - La violence éducative en Europe


Loi suédoise sur l’interdiction des violences éducatives, 1979



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