top of page

Edito 2 : Qu’est-ce que la santé mentale pour l’Ancrage ?

  • Photo du rédacteur: Rosen
    Rosen
  • 10 oct.
  • 3 min de lecture
ree


La santé mentale, ce mot est partout avec le mal-être individuel et sociétal qu'il exprime avec cette impression que la vie bataille en chacun de nous persuadé.es qu’un chemin lumineux existe. En attendant de le trouver, merci à tous ceux qui parlent, qui osent partager ce mal-être et ceux qui ne le peuvent pas encore. Nos narratifs, nos réalités, nos vérités - malgré la puissance du regard des autres, malgré la force des tabous et des non-dits - nous sont précieux pour grandir collectivement même si cela dérange, même si elles invitent des ruptures, des deuils.


A l’Ancrage, on a envie de soutenir ces récits, ces violences pour sortir de nos sidérations, de nos dissociations avec cette impression d’avoir été colonnisé.es de l’intérieur pour ENFIN nous libérer collectivement et porter un autre récit pour ne plus mélanger les problèmes et les personnes. C’est un concept créé par l’approche narrative - art du questionnement qui nous vient d’Australie quand ils ont voulu écrire une nouvelle histoire commune avec les aborigènes - construit sur le concept que la personne n’est pas le problème et que la personne est la personne et que le problème est le problème.

Pas simple d’y voir clair quand nous avons construit une confusion de ce tout complexe que nous formons. Oui, à l’Ancrage, nous pensons que nous avons un nouveau récit à écrire ensemble de cette philosophie qui est l’objet d’un des livres d’Olivier Maurel : “oui, la nature humaine est bonne, c’est la violence ordinaire éducative qui la pervertit”.


L’Ancrage veut soutenir cette précieuse vulnérabilité, espace d’où nous pouvons parler avec authenticité qui s’invite telle un essentiel, une urgence, un instinct de survie pour être le changement que nous voulons voir dans le monde. Comme le disait une élève de CM1 à la question “qui suis-je ?” : “je suis la moitié de moi”.

A l’Ancrage, on croit, en effet, que nous sommes tous là moitié de nous en prenant des postures de survie comme sauveur ou alors en se coupant de nos émotions où, au passage nous perdons la puissance de nos corps-coeur-esprit. Nous en profitons pour célébrer le livre de Cécile Cée “journal de sortie d’inceste” qui nous invite à considérer notre société comme incestuelle en plus d’être incestueuse. Elle nous permet de voir comment il est partout ce climat incestuel dans lequel nous vivons qui prend sa source dans la domination, qu’on le veuille ou non, pour nous donner la chance d’écrire une autre relation aux autres et avec nous-mêmes et ainsi sortir de l’immaturité dans laquelle nous sommes enlisé.es. Car oui, nous vivons dans une philosophie de l’immaturité, comme l’affirme le philosophe Marc Hallévy.


ree

A l’Ancrage, nous voulons sortir de ce mensonge constant dont parle Hannah Arendt pour retrouver notre pleine souveraineté, conscient aussi que ce mot “santé mentale” peut aussi être exploité de façon abusive avec la course à la médicalisation qui est un risque dont nous mettait en garde le psychiatre Patrick Vincelet - invité lors de notre première conférence en mai - dans ce système capitaliste où l’argent serait la seule façon d’exister. Nous croyons qu’il y a en plein d’autres qui conduisent aussi à d’autres formes d’abondance.


A l’Ancrage, avec l’ensemble des praticiennes qui ont rejoint ce collectif, nous croyons à un autre paradigme pour regarder l’horizon avec confiance et joie.

L’Ancrage a envie de soutenir et d’accompagner ces libérations déjà en marche et ce n’est qu’un début. Ce n’est qu’une question de temps et le temps nous donnera raison puisque le futur est ancestral, titre du livre de l’académicien brésilien Ailton Krenak qui nous dit : ”s’il y a un futur à envisager, ce futur serait ancestral, car il est déjà là.” Je vous invite, juste le temps d’un instant, d’imaginer ce que serait la vie s’il disait vrai. Dans ce même livre, il nous dit aussi que nous souffrons d’insensibilité émotionnelle qui nous coupe du précieux de la vie sur Terre et où, à l’Ancrage, nous avons envie d’ajouter que nos enfants ont beaucoup à nous apprendre de ce royaume que sont les émotions.


Alors, c’est ensemble, petits et grands, que nous pouvons définir une santé commune et ce chemin est joyeux car il nous offre cette belle occasion aussi de retrouver l’enfant en l’adulte comme nous l’invite le philosophe Jung : “on parle de l’enfant alors qu’on devrait parler de l’enfant et l'adulte car il y a dans l’adulte, un enfant éternellement en devenir, jamais terminé qui a besoin de soin d’éducation et d’attention.


Joyeusement et philosophiquement,

Rosen, Philosophe de l’Ancrage

Commentaires


bottom of page